Isabelle de Rouville

Garder la mémoire de ce qui est voué à disparaître, porter un regard qui surprend, n’édulcore jamais, tout en magnifiant son sujet, c’est le sens du travail photographique d’Isabelle de Rouville, sensible depuis ses débuts à l’urgence de sauvegarder ce que le temps emporte.

Dans cette perspective, elle explore la Haute-Provence : des paysages de « soleil noir » où cette terre chaude et colorée se montre sous son autre visage, muette dans sa solitude, dure à travailler, bravant les vents mauvais ; où les fermes et la végétation buissonnière semblent acculées à la résistance en se dissimulant au creux de vallonnements et de fissures. Des villages soumis eux aussi à la violence des éléments et vides de toute présence.